La médecine complémentaire : une alliée pour les personnes sans domicile fixe ?

Problèmes de santé se cumulant les uns aux autres et piètre accès aux soins : une double réalité particulièrement présente chez les personnes sans domicile fixe. Outre les difficultés financières, l’éloignement vis-à-vis du système de soin s’expliquerait aussi par des expériences négatives se muant au fil du temps en véritables barrières. Et si la médecine complémentaire pouvait ouvrir une voie nouvelle ?

Convaincue par des données émanant des États-Unis sur l’intérêt pour cette population en situation de vulnérabilité face à des approches telles que la méditation pleine conscience, l’équipe à l’origine du projet « Personnes sans domicile fixe en Suisse romande et prise en charge médicale intégrative » s’est lancée le défi d’explorer les besoins et les attentes, en termes de soins, des personnes sans domicile fixe en Suisse romande. Clé de voûte du projet : inclure au sein des discussions et du comité consultatif lui-même divers partenaires de terrain ainsi que des personnes sans domicile fixe.

 

« Cette méthode participative est centrale pour être au plus près de ce qui peut avoir du sens pour les personnes concernées », note la Dre Véronique Grazioli, responsable du secteur recherche et développement au sein du Département vulnérabilités et médecine sociale à Unisanté et co-responsable du projet. Passées les diverses étapes de validation par la Commission d’éthique sollicitée, le projet va se concrétiser en deux volets majeurs. Le premier : identifier, par le biais d’un questionnaire et d’une exploration qualitative approfondie, l’approche de médecine intégrative la plus plébiscitée par les personnes sans domicile fixe. Le second : proposer la méthode en question à un groupe de volontaires dans un contexte similaire à celui d’une véritable étude clinique.

 

« Outre la faisabilité et l’acceptation par les personnes sans domicile fixe, l’objectif sera d’évaluer dans quelle mesure l’approche testée est associée à une amélioration de la qualité de vie », poursuit la Dre Grazioli. Des résultats destinés à être largement diffusés auprès de la communauté scientifique et médicale.