Une plante chinoise sous les projecteurs

Et si une plante chinoise pouvait se glisser dans nos pharmacies pour contrer la bronchite aiguë et apporter une alternative aux antibiotiques souvent prescrits à tort pour la traiter ?

C’est dans cette perspective qu’a été lancé le projet « Prise en charge de la bronchite aiguë ». La plante en question ? Andrographis paniculata, une pépite de la pharmacopée chinoise. « Ses vertus antivirales, anti-inflammatoires et stimulantes du système immunitaire sont connues depuis très longtemps, mais les recherches manquent à son sujet », souligne le Pr Pierre-Yves Rodondi, médecin spécialiste en médecine interne générale à l’Institut de médecine de famille de l’Université de Fribourg et co-responsable du projet. Conséquence : même si de nombreux experts sont convaincus de son utilité face à une pathologie comme la bronchite aiguë, elle ne peut être officiellement conseillée et encore moins prescrite.

D’où l’ambition du projet d’utiliser les standards conventionnels de la recherche médicale pour démontrer sa sécurité et son efficacité sur la sévérité et la durée des symptômes de la bronchite aiguë, en comparaison avec une prise en charge standard (traitement symptomatique le plus souvent). Pour ce faire, les responsables du projet ont élaboré un essai clinique impliquant deux groupes de 140 patients et patientes, le premier recevant un traitement standard, le second une préparation d’Andrographis paniculata sous forme de gouttes. Les personnes volontaires seront ensuite suivies durant 21 jours.

À l’issue des diverses étapes administratives et des tests préalables requis, l’essai clinique démarrera l’automne prochain. D’une motivation sans faille, l’équipe de chercheurs et chercheuses se réjouit de ce qui pourrait devenir une alternative à l’utilisation inappropriée des antibiotiques pour le traitement de la bronchite aiguë. Et le Pr Rodondi de conclure : « Une telle étude standardisée pourrait par ailleurs ouvrir la voie à l’utilisation d’autres plantes aux vertus thérapeutiques prometteuses mais non encore intégrées au système de soins faute de recherches. »